Hommage
Les dimanches chez Mamie
Quand on a dix ans, tout semble simple et lumineux.
On ne voit que les belles choses :
les rires qui fusent dans le jardin,
les cousins qui courent dans tous les sens,
les genoux écorchés, parfois un bras cassé, voire deux poignets pour certains…
Mais c’est toujours, toujours le cœur rempli
que s’achevaient ces dimanches.
Rempli comme la boîte de bonbons,
cachée dans l’armoire de la cuisine
ou sur le rebord de la fenêtre donnant sur le jardin, ça dépendait des années.
Ces trésors sucrés qu’on allait quémander à voix basse,
en douce, loin des oreilles des parents.
Mamie disait toujours oui,
avec ce petit sourire complice qu’on n’oubliera jamais.
Et que dire de cette banquette en bois, un peu trop étroite et franchement inconfortable,
où à peine trois ou quatre enfants pouvaient tenir
et pourtant, on y entassait nos rires,
nos histoires, les potins de famille glanés entre deux parts de gâteau,
et surtout, beaucoup, beaucoup d’amour.
Parce qu’on était ensemble,
et surtout, avec toi, Mamie.
Quand la maison s’est envolée,
c’est une page de notre enfance qui s’est tournée.
Aujourd’hui, une autre se ferme, la dernière.
Mais les souvenirs restent :
vivants, tendres, brillants comme des éclats de soleil.
Tes arrière-petits-enfants n’ont pas connu la banquette grinçante,
ni la boîte de bonbons dans la cuisine,
mais certains ont eu la chance de croiser ton regard lumineux,
et de sentir, ne serait-ce qu’un peu,
cette chaleur que tu avais pour chacun de nous.
Notre soleil s’éteint,
mais il a tellement brillé que tu peux partir tranquille.
Bon voyage, bon repos Mamie. Tu l’as bien mérité.
Merci pour la douceur,
les goûters du dimanche,
et les souvenirs en sucre…
qui ne fondront jamais.
Maxime
Maxime Pierret- 05-06-25